TROISIÈME PARTIE
L o i s d e l a N o m e n c l a t u r e b o t a n i q u e a d o p t é e s p a r
l e
C o n g r è s
AVEC INDICATION DES CHANGEMENTS PROPOSÉS CI-DESSUS ¹
———
C o n s i d é r a t i o n s g é n é r a l e s e t p r i n c i p e s d i r i g e a n t s .
Article 1.
L’histoire naturelle ne peut faire de progrès
sans
une système régulier de nomenclature,
qui soit reconnu et
employé
par l’immense majorité de naturalistes
de tous les
pays.
Art. 2.
Les règles de la nomenclature
ne peuvent être ni
arbitraires ni imposées.
Elles doivent être basées sur des motifs
assez clairs et
assez forts pour que chacun les comprenne
et soit
disposé à les accepter.
Art. 3.
Dans toutes les parties de la nomenclature,
le prin-
cipe essentiel est
: 1° de viser à la fixité des noms;
2°
d’éviter
ou de repousser l’emploi de formes
et de noms pouvant produire
des erreurs,
des équivoques,
ou jeter de la confusion dans la
science.
Après cela,
ce qu’il y a de plus important
est d’éviter toute
création inutile de noms.
Les autres considérations,
telles que la correction grammati-
cale absolue,
la régularité ou l’euphonie des noms, un usage
¹
Les mots, phrases ou articles ajoutés sont en [rouge].
Les suppressions
sont accompagnées d’une note donnant
le text primitif. Les motifs de
ces changements
ont expliqués ci-dessus, à l’occasion de chaque article.
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62 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
plus ou moins répandu,
les égards pour des personnes, etc.,
malgré leur importance incontestable,
sont relativement acces-
soires.
Art. 4.
Aucun usage contraire aux règles ne peut être main-
tenue s’il entraîne des confusions ou des erreurs.
Lorsqu’un
usage n’a pas d’inconvénient grave de cette nature,
il peut
motiver des exceptions qu’il faut cependant
se garder d’étendre
ou d’imiter.
Enfin, à défaut de règle, ou si les conséquences des
règles sont douteuses, un usage établi fait loi.
Art. 5.
Les principes et les formes de la nomenclature
doi-
vent être aussi semblables que possible
en botanique et en zoo-
logie.
Art. 6.
Les noms scientifiques sont en langue latine.
Quand
on les tire d’une autre langue,
ils prennent des désinences
latines,
à moins d’exceptions consacrées par l’usage.
Si on les
traduit dans une langue moderne,
on cherche à leur conserver
le plus possible
une ressemblance avec les noms originaux latins.
Art. 7.
La nomenclature comprend deux catégories de noms :
1° Des noms, ou plutôt des termes,
qui expriment la nature des
groupes
compris les uns dans les autres ;
2º des noms particu-
liers à chacun
des groupes de plantes ou d’animaux
que 1’obser-
vation a fait connaître.
Art. 7 bis.
Les règles de la nomenclature botanique
s’appli-
quent à toutes les classes
du règne végétal et aux plantes fossi-
le
commes à celles actuellement vivantes. [Voir p. 46].
S u r l a m a n i è r e d e d é s i g n e r l a n a t u r e e t l a s u b o r d i n a t i o n
d e s
g r o u p e s
q u i
c o m p o s e n t
l e
r è g n e
v é g é t a l .
Art. 8.
Tout individu végétal appartient à une espèce
(spec-
ies), toute espèce à un genre
(genus), tout genre à une famille
(ordo,
familia), toute famille à une cohorte
(cohors), toute
cohorte à une classe
(classis),
toute classe à une division
(divisio).
Art. 9.
On reconnaît aussi dans plusieurs espèces
des varié-
tés et des
variations, dans certaines espèces cultivées,
des
modifications plus nombreuses encore ;
dans plusieurs genres
des
sections, dans plusieurs familles des
tribus.
Art. 10. Enfin, comme la complication des faits conduit sou-
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 63
vent à distinguer des groupes intermédiaires plus nombreux,
on
peut créer par le moyen de la syllabe sous
(sub), mise avant un
nom de groupe, des subdivisions de ce groupe,
de telle manière
que sous-famille
(subordo)
exprime un groupe entre une famille
et une tribu, sous-tribu
(subtribus), un groupe entre une tribu
et un genre, etc.
L’ensemble des groupes subordonnés peut
ainsi s’élever,
pour les plantes spontanées seulement,
jusqu’à
20 degrés dans l’ordre suivant :
Regnum vegetabile.
Divisio.
Subdivisio.
Classis.
Subclassis.
Cohors.
Subcohors.
Ordo (gallice :
Famille).
Subordo (gall.
Sous-famille).
Tribus.
Subtribus.
Genus.
Subgenus.
Sectio.
Subsectio.
Species.
Subspecies (vel Proles, gall.
Race).
Varietas.
Subvarietas.
Variatio.
Subvariatio.
Planta.
Art. 10 bis.
Lorsqu’il s'agit de plantes fossiles, les formes
qui se sont succédé et qu’on estime pouvoir être rapportées
à
même espèce sont appelées des mutations [page 48].
Art. 11.
La définition de chacun de ces noms de groupes
varie,
jusqu’à un certain point, suivant les opinions individuelles
et l’état de la science, mais leur ordre relatif,
sanctionné par
l’usage, ne peut être interverti.
Toute classification contenant
des interversions,
comme une division de genres en
familles ou
d’espèces en
genres, n’est pas admissible.
Art. 12.
La fécondation d’une espéce par une autre espèce,
crée un hybride
(hybridus),
celle d’une modification soit subdi-
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64 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
vision d’espèce par une autre modification
de la même espèce
crée un métis
(mistus).
Art. 13.
Le classement des espèces dans un genre ou dans
une subdivision de genre se fait au moyen de signes
typographi-
ques, de lettres ou de chiffres.
Les hybrides se classent après
l’une des espèces
dont ils proviennent, avec le signe × mis
avant le nom générique.
Le classement des sous-espèces dans l’espèce
se fait par
des lettres ou par des chiffres ;
celui des variétés, par la série des
lettres grecques α, β, γ, etc.
Les groupes inférieurs aux variétés,
les mutations
(art. 10 bis)
et les métis sont indiqués par des
lettres,
des chiffres ou des signes typographiques,
à la volonté
de chaque auteur.
Art. 14.
Les modifications des espèces cultivées doivent être
rattachées, autant que possible,
aux espèces spontanées dont
elles dérivent.
A cet effet, les plus importantes de ces modifications
sont
assimilées à des sous-espèces
(subspecies), et quand on est cer-
tain
de leur hérédité constante par graines,
elles se nomment
races
(proles).
Les modifications de second ordre prennent le nom
de varié-
tés, et si l’on est certain de leur hérédité
à peu près constante
par graines, elles se nomment sous-races
(subproles).
Les modifications moins importantes,
pouvant être comparées
aux sous-variétés, variations,
sous-variations des espèces spon-
tanées,
sont indiquées d’après leur origine
(lorsqu’elle est con-
nue),
de la manière suivante:
1º
satus (semis;
seedling, en
angl.;
Sämling, en allemand),
pour une forme provenant de
graines;
2º
mistus (métis ;
en angl. blending¹,
en all. Blend-
ling),
pour une forme provenant de fécondation croisée
dans
l’espèce;
3º
lusus (en anglais sport ;
en allemand Spielart),
pour une forme née d’un bourgeon,
tubercule ou autre organe,
propagée par division.
¹ MM. Weddell et de Candolle
ont proposé
dans la traduction anglaise
le mot
half-breed,
qui leur paraît répondre mieux au mot métis.
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 65
S u r l a m a n i è r e d e d é s i g n e r c h a q u e g r o u p e o u a s s o c i a t i o n
d e
v é g é t a u x
e n
p a r t i c u l i e r .
Principes généraux.
Art. 15.
Chaque groupe naturel de végétaux ne peut porter
dans la science qu’une seule désignation valable,
savoir la plus
ancienne, adoptée par Linné,
ou donnée par lui ou après lui,
à
la condition qu’elle soit conforme
aux règles essentielles de la
nomenclature.
Art. 15 bis.
La désignation d’un groupe, par un ou plusieurs
noms
n’a pas pour d’énoncer des charactères ou l’histoire
de ce groupe, mais de donner un moyen de s’entendre
lorsqu’on
veut en parler [page 17].
Art. 16.
Nul ne doit changer un nom ou une combinaison
de
noms sans des motifs graves, fondés sur une connaissance
plus
approfondie des faits,
ou sur la nécessité d’abandonner une
nomenclature
contraire aux régles essentielles
(art. 3,
1er
alinéa,
4,
11,
15,
etc., voyez sect.
6).
Art. 17.
La forme, le nombre et l’arrangement des noms
dépendent
de la nature de chaque groupe, selon les règles qui
suivent.
Nomenclature des divers groupes.
§ 1. Noms de divisions et sous-divisions, de classes et sous-classes.
Art. 18.
Les noms de divisions et sous-divisions, de classes
et sous-classes se tirent d’un des principaux caractères.
Ils
s’expriment au moyen de mots d’origine grecque ou latine,
et
en donnant aux groupes de même nature une certaine harmonie
de forme et de désinence (Phanérogames, Cryptogames;
Mono-
cotylédones, Dicotylédones,
etc).
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66 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
Art. 19.
Dans les Cryptogames, les noms anciens de familles,
tels que Filices, Musci, Fungi, Lichenes, Algæ,
peuvent être
employés comme noms de classes
ou sous-classes.
§ 2. Noms de cohortes et sous-cohortes.
Art. 20.
Les cohortes sont désignées de préférence
par le
nom d’une de leurs principales familles, avec la désinence
ales¹.
Les sous-cohortes (rarement employées)
peuvent être dési-
gnées de la même manière.
§ 3. Noms de familles et sous-familles, de tribus et sous-tribus.
Art. 21.
Les familles
(ordines,
familiæ) sont désignées par
le nom
d’un de leurs genre, avec la désinence
aceæ
(Rosaceæ,
de Rosa;
Ranunculaceæ, de Ranunculus;
etc.).
Art. 22. L’usage justifie les exceptions suivantes :
1º
Lorsque le genre d’où le nom de famille est tiré
se termine
en latin par
ix ou
is (génitif
icis ou
idis) la désinence
iceæ, ou
ideæ, ou
ineæ est admise
(Salicineæ, de Salix;
Tamaricineæ, de
Tamarix;
Berberideæ, de Berberis).
2º
Lorsque le genre d’où le nom est tiré
a un nom d’une lon-
gueur inusitée
et qui il n’y a pas de nom de tribu fondé
sur ce
même genre dans la famille,
on admet la terminaison en
eæ
(Dipterocarpeæ, de Dipterocarpus).
3º
Pour quelques grandes familles anciennement nommées,
très
connues sous leurs noms exceptionnels,
on conserve les
noms anciens
(Cruciferæ, Leguminosæ, Guttiferæ, Umbelliferæ,
Compositæ, Labiatæ, Cupuliferæ, Coniferæ, Palmæ,
Grami-
neæ, etc.).
4º
Un ancien nom de genre devenu nom de section ou
d’es-
pèce,
peut être maintenue comme base d’un nom de famille
(Lentibularieæ, de Lentibularia;
Hippocastaneæ, de Æsculus
Hippocastanum;
Caryophylleæ, de Dianthus Caryophyllus;
etc).
Art. 23.
Les noms de sous-familles
(subordines,
subfamiliæ)
sont tirés du nom d’un des genres
qui se trouvent dans le
groupe, avec la désinence
eæ.
Art. 24.
Les noms de tribus et sous-tribus se tirent du nom
¹
Le text portait : «
et autant que possible
avec une désinence uni-
forme.
»
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 67
d’un des genres qui en font partie,
avec la désinence
eæ ou
ineæ.
§ 4. Noms de genres et de divisions de genres.
Art. 25.
Les genres,
sous-genres et sections reçoivent des
noms,
ordinairement substantifs, qui sont pour chacun
d’eux
comme nos noms propres de famille.
Ces noms peuvent être tirés
d’une source quelconque et même
être composés
d’une manière absolument arbitraire,
sous la
réserve des conditions indiquées plus loin.
Art. 26.
Les sous-sections et autres subdivisions
inférieures
des genres peuvent recevoir un nom,
substantif ou adjectif, ou
porter simplement
un numéro d’ordre ou une lettre, sans nom.
Art. 27.
Lorsqu’un nom de genre, sous-genre ou section
est
tiré d’un nom d’homme,
on le constitue de la manière suivante :
Le nom, dégagé de tout titre et de toute particule
prélimi-
naire accessoire, est terminé en
a ou
ia.
Les syllabes qui ne sont pas modifiées
par cette désinence
conservent leur orthographe exacte,
même avec les lettres ou
diphtongues usitées
dans certaines langues
et qui ne l’étaient
pas en latin.
Cependant les ä, ö, ü, des langues germaniques,
deviennent des æ, œ, ue,
les é et è
de la langue francaise,
deviennent de e.
Art. 28.
Les botanistes qui ont à publier des noms de genre
font preuve de discernement et de goût
s’ils ont égard aux
recommandations suivantes :
1º Ne pas faire des noms très longs ou difficiles à prononcer.
2º Indiquer l’étymologie de chaque nom.
3º
S’ils ont créé autrefois un nom qui n’a pas été admis,
ne
pas créer eux-mêmes un autre genre sous le même nom,
surtout
dans la même famille
ou dans une des familles voisines.
4º
Ne pas dédier des genres à des personnes absolument
étrangères à la botanique, ou du moins aux sciences naturelles,
ni à personnes tout a fait inconnues.
5º
Ne tirer des noms de langues barbares,
que si ces noms se
trouvent frequemment cités
dans les livres des voyageurs et
présentent
une forme agréable qui s’adapte aisément
a la langue
latine et aux langues des pays civilisés.
6º
Rappeler, si possible,
par la composition ou la désinence
du nom,
les affinités ou les analogies du genre.
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68 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
8º
Ne pas donner à un genre un nom
dont la forme est plutôt
celle de d’un nom de section
(Eusideroxylon, par exemple).
9º
Éviter de reprendre des noms qui ont existé,
mais qu’on a
refusé d’admettre,
pour nommer des genres différents des
anciens,
à moins qu’il ne s’agisse de dédier de nouveau
un genre
à un botaniste;
mais dans ce cas il est à désirer encore :
1º Que
l’abandon du premier genre soit bien constaté;
2º Que la famille
où l’on veut rétablir le nom
soit tout à fait différente de la pre-
mière.
10º Éviter de faire choix de noms qui existent en zoologie.
Art. 29.
Les botanistes qui contruisent des noms
de sous-
genres ou de sections
feront bien d’avoir égard aux recomman-
dations
de l’article précédent et en outres à celles-ci :
1º
Prendre volontiers pour la principale division d’un genre,
un nom qui le rappele par quelque modification ou addition
(Eu mis au commencement du nom,
quand il est d’origine
grecque;
astrum,
ella, à la fin du nom, quand il est latin,
ou
telle autre modification conforme à la grammaire
et aux usages
de la langue latine).
2º
Éviter dans un genre de nommer une section
par le nom
de genre terminé par
oides, ou
opsis; mais au contraire recher-
cher
cette désinence pour une section qui ressemblerait
à un
autre genre, en ajoutant alors
oides ou
opsis au nom de cet
autre genre,
s’il est d’origine grecque,
pour former le nom de
la section.
3º
Éviter de prendre comme nom de section
un nom qui
existe déjà comme tel dans un autre genre,
ou qui est le nom
d’un genre admis.
Art. 30.
Lorsqu’on désire énoncer un nom de section
con-
jointement avec le nom de genre et le nom d’espèce,
le nom de
section se place entre les deux auteurs
en parenthèse.
§ 5. Noms d’espèces, d’hybrides et de subdivisions des espèces.
Art. 31.
Chaque espèce, mème celles qui composent à elles
seules un genre, est désignée par le nom du genre auquel
elle
appartient suivi d’un nom dit spécifique,
le plus ordinairement
de la nature des adjectifs.
Art. 32.
Le nom spécifique doit, en général,
indiquer quelque
chose de l’apparence,
des caractères, de l’origine, de l’histoire
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 69
ou de propriétés de l’espèce.
S’il est tiré d’un nom d’homme,
c’est ordinairement pour rappeler le nom de celui
qui l’a décou-
verte ou décrite,
ou qui s’en est occupé d’une manière quelcon-
que.
Art. 33. [à supprimer¹ (voir p. 20)].
Art. 34.
Un nom spécifique peut être un ancien nom de
genre
ou un nom propre substantif. Il prend alors
une grande
lettre et ne s’accorde pas avec le nom de genre
(Digitalis Scep-
trum, Coronilla Emerus).
Art. 35.
Deux espèces du même genre ne peuvent avoir
le
même nom spécifique, mais le même nom specifique
peut être
donné dans plusieurs genres.
Art. 36.
En construisant des noms spécifiques,
les botanistes
font bien d’avoir égard
aux recommendations suivantes :
1º Éviter les noms très longs ou d’une prononciation difficile.
2º
Éviter les noms qui expriment un caractère commun
à
toutes ou presque toutes les espèces du genre.
3º
Éviter les noms tirés de localités peu connues,
ou très res-
treintes,
à moins que l’habitation de l’espèce
ne soit tout à fait
locale.
4º
Éviter, dans le même genre, les noms trop semblables,
ceux surtout qui ne diffèrent que par les dernières lettres.
5º
Adopter volontiers les noms inédits
qui se trouvent dans
les notes des voyageurs
ou dans les herbiers,
à moins qu’ils ne
soient plus ou moins défectueux
ou que l’auteur
n’en ait pas
approuvé
d’avance la publication
(voir art. 47, 3º).
6º
Éviter les noms qui ont été employés auparavant
dans le
genre ou dans quelque genre voisin
et qui sont devenus des
synonymes.
7º
Ne pas nommer une espèce d’après quelqu’un
qui ne l’a ni
découverte, ni décrite, ni figurée,
ni étudiée en aucune manière.
8º Éviter les noms spécifiques composés de deux mots.
9º
Éviter les noms qui forment pléonasme
avec le sens du nom
du genre.
¹
Il était ainsi conçu : «
Les noms d’hommes
employés comme noms
spécifiques ont la forme du génitif
du nom ou d’adjectif dérivé (Clusii
ou Clusiana).
La première forme s’emploie quand l’espèce a été décrite
ou distinguée par le botaniste dont elle prend le nom;
la seconde forme
dans les autres cas.
Quelle que soit la forme adoptée,
tout nom spécifique
tiré d’une nom d’homme
commence par une grande lettre.
»
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70 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
Art. 37.
Les hybrides d’une origine démontrée par voie
d’expérience, sont désignés par le nom de genre,
auquel on
ajoute une combinaision des noms spécifiques
des espèces dont
ils proviennent,
le nom de l’espèce qui a fourni le pollen
étant
mis le premier, avec la terminaison
i ou
o, et celui de l’espèce
qui a fourni l’ovule venant ensuite,
avec un trait d’union entre
les deux
(Amaryllis vittato-reginæ,
pour l’Amaryllis provenant
de l’A. reginæ
fécondé par le vittata).
Ils peuvent aussi être
désignés
par le procédé suivant [voir p.22] :
Digitalis lutea ♀ × purpurea ♂
Digitalis purpurea
♀ ×
lutea ♂
Les hybrides d’origine douteuse
se nomment comme des
espèces.
On les distingue par l’absence du
numéro d’ordre et
par le signe ×
précédant le nom de genre
(× Salix capreola
Kern.).
Art. 38.
Le noms de sous-espèces, variétés
et
mutations
(art. 10 bis)
se forment comme les noms spécifiques
et s’ajou-
tent à eux dans leur ordre,
en commençant par ceux du degré
supérieur de division.
Les métis d’origine douteuse
se nomment et se classent de la
même manière.
Les sous-variétés, variations, sous-variations
et
autres modi-
fications légères
ou passagères de plantes spontanées,
recoivent¹
des numéros
ou des lettres qui facilitent leur classement.
Art. 39.
Les métis d’une origine certaine sont désignés
par
une combinaison des deux noms de sous-espèces,
variétés, sous-
variétés, etc.,
qui leur ont donné naissance, en observant les
mêmes règles
que pour les noms d’hybrides.
Art. 40.
Dans les plantes cultivées, les semis,
les métis
d’origine obscure et les
sports, reçoivent des noms de fantaisie,
en langue vulgaire, aussi différents que possible
des noms latins
d’espèces ou de variétés.
Quand on peut les rattacher à une
espèce,
à une sous-espèce ou une variété botanique,
on l’indique
par la succession des noms
(Pelargonium zonale Mistress-Pol-
lock).
¹
Le texte portait : «
peuvent recevoir
des noms analogues aux précé-
dents,
ou seulement des numeros,
» etc —
Voir les motifs du change-
ments
ci-dessus, p. 49-52.
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 71
De la publication des noms
et de la date de chaque
nom
ou combinaison de noms.
Art. 41.
La date d’un nom ou d’une combinaision
de noms
est celle de leur publication effective,
c’est-à-dire d’une publi-
cité irrévocale.
Art. 42.
La publication résulte de la vente
ou de la distribu-
tion, dans le public,
d’imprimés, de planches ou d’autogra-
phies.
Elle résulte aussi de la mise en vente
ou de la distribution
aux principales collections
publiques d’echantillons numérotés,
nommés et accompagnés d’étiquettes imprimées
ou autogra-
phiées,
portant la date de la mise en vente
ou de la distribution.
Art. 43.
Une communication de noms nouveaux dans une
séance publique, des noms mis dans des collections
ou des jar-
dins ouverts au public,
ne constituent pas une publication.
Art. 44.
La date mise sur un ouvrage est présumée exacte,
jusqu’à preuve contraire.
Art. 45.
Une espèce n’est considérée comme nommée que si
elle a un nom générique en même temps qu’un nom spécifique.
Art. 46.
Une espèce annoncée dans un ouvrage
sous des
noms générique et spécifique,
mais sans aucun renseignement
sur les caractères,
ne peut être considérée comme publiée.
Il en
est de même d’une genre
ou d’un autre groupe nommé ou
annoncé sans être caractérisé
[voir p. 24].
Art. 47.
Les botanistes feront bien d’avoir égard aux
recom-
mandations suivantes :
1º
Indiquer exactement la date de la publication de leurs
ouvrages ou fractions d’ouvrages, et celle de la mise en vente
ou de la distribution de plante nommées et numérotées.
2º
Ne pas publier un nom sans indiquer clairement
si c’est
un nom de famille ou de tribu,
de genre ou de section, d’espèce
ou de variété,
en un mot sans indique une opinion sur la
nature
du groupe auquel ils donnent le nom.
3º
Éviter de publier ou de mentionner
dans leur publications
des noms inédits
qu’ils n’acceptent pas, surtout si les personnes
qui ont fait ces noms n’en ont pas autorisé formellement
la
publication
(voir art. 36, 5º).
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72 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
De la précision
à donner aux noms
par la citation du
botaniste
qui les a publiés le
premier.
Art. 48.
Pour être exact et complet dans l’indication du nom
ou des noms d’un groupe quelconque,
et pour qu’on puisse
aisé-
ment constater
leur date, il faut citer l’auteur
qui a publié le
premier le nom ou la combinaison
de noms dont il s’agit.
Art. 49.
Un changement de caractères constitutifs
ou de
circonscription dans un groupe
n’autorise pas à citer un autre
auteur
que celui ayant publié le premier le nom,
ou la combi-
naison de noms.
Quand le changements ont été considerables,
on ajoute à la
citation de l’auteur primitif :
mutatis charact., ou
pro parte, ou
excl. gen.,
excl. sp.,
excl. var., ou telle autre indication abrégée,
selon la nature des changements survenus
et du groupe dont il
s’agit.
Art. 50.
Lorsqu’un nom inédit
a été publié
en l’attribuant à
son auteur,
les personnes qui le mentionnement
plus tard doivent
ajouter
le nom de celui qui a publié,
exemple :
Leptocaulis
Nuttall in DC. —
Oxalis lineata Gillies
in Hooker¹.
Art. 51.
Lorsqu’un nom existant est appliqué à un groupe
qui devient d’un ordre supérieur ou inférieur
à ce qu’il était
auparavant,
le changement opéré equivant à la création
d’un
nouveau groupe et l’auteur à citer est celui
qui a fait le chan-
gement.
Art. 52.
Les noms d’auteurs mis après les noms de plantes
s’indiquent par abréviations,
à moins qu’ils ne soient très courts.
A cet effet on retranche d’abord
les particules ou lettres pré-
liminaires
qui ne font pas strictement partie du nom, puis on
¹
Le texte ainsi changé à la suite
d’un accord avec divers botanistes
(voir p. 28), était: «
Les noms publiés
d’après un document inédit, tel
qu’un herbier,
une collection non distribuée, etc.,
sont precisés par
l’addition du nom de l’auteur qui publie,
malgré l’indication contraire
qu’il a pu donner.
De même les noms usités dans les jardins sont pré-
cisés
par la mention du premier auteur qui les publie.
Dans le texte
développé,
on cite l’herbier, la collection, le jardin
(Lam. ex Commers.
mss. in herb. par.;
Lindl. ex horto Lodd.).
»
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 73
indique les premières lettres,
sans en omettre aucune.
Si un
nom d’une seule syllabe
est assez compliqué pour qu’il vaille la
peine
de l’abréger, ou indique les première consonnes
(Br.
pour Brown); si le nom a deux
ou plusieurs syllabes, on indique
la première syllabe,
plus la première lettre de la syllabe sui-
vante,
ou les deux premières quand elles sont des consonnes
(Juss. pour de Jussieu;
Rich. pour Richard).
Lorsqu’on est forcé d’abréger moins,
pour éviter une confu-
sion entre des noms
qui commencent par les mêmes syllabes, on
suit
le même système, en donnant, par exemple, deux syllabes,
avec la ou les premières consonnes de la troisième,
ou bien l’on
indique une des dernières consonnes
caractéristiques du nom
(Bertol. pour Bertoloni, afin de distinguer de Bertero;
Michx
pour Michaux, afin de distinguer de Micheli).
Les noms de bap-
tême ou les désignations accessoires,
propres à distinguer deux
botanistes du même nom,
s’abregent de la même manière
(Adr.
Juss. pour Adrien de Jussieu,
(Gærtn. fil. ou
Gærtn. f. pour
Gærtner filius).
Lorsque l’usage est bien établi d’abréger un nom
d’une autre
manière, le mieux est de s’y conformer
(L. pour Linné,
St-Hil.
pour de Saint-Hilaire).
Dans les publications destinées au public en général,
et dans
les titres, il est préférable de ne pas abréger
[voir p. 33].
Des noms à conserver lorsqu’un groupe est divisé,
remanié, transporté,
ou abaissé,
ou quand deux groupes de même ordre sont réunis.
Art. 53.
Un changement de caractères, ou une révision
qui
entraîne l’exclusion de certains éléments d’un groupe
ou des
additions de nouveaux éléments,
n’autorisent pas à changer le
nom ou les noms du groupe.
Art. 54.
Lorsqu’un genre est divisé en deux ou plusieurs,
le
nom doit être conservé et il est donné
à l’une des divisions
principales.
Si le genre contenait une section ou autre division
qui,
d’après son nom ou ses espèces, était le type ou l’origine
du groupe, le nom est réservé pour cette partie.
S’il n’existe
pas de section ou subdivision pareille,
mais qu’une des fractions
détachées
soit beaucoup plus nombreuse en espèces que les
autres,
c’est à elle que le nom doit être réservé.
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74 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
Art. 55.
Dans le cas de réunion de deux ou plusieurs
groupes
de même nature, le nom le plus ancien subsiste.
Si les noms
sont de même date, l’auteur choisit.
Art. 56.
Lorsqu’on divise une espèce en deux ou plusieurs
espèces, si l’une des formes a été plus anciennement distinguée,
le nom lui est conservé.
Art. 57.
Lorsqu’une section ou une espèce est portée
dans
un autre genre, lorsqu’une variété ou autre division
de l’espèce
est portée au même titre dans une autre espèce,
le nom de la
section, le nom spécifique
ou le nom de la division d’espèce
subsiste,
à moins que dans la nouvelle position
il n’existe un des
obstacles indiqués aux articles
62 et
63.
Art. 58.
Lorsqu’une tribu devient famille, qu’un sous-genre
ou une section devient genre, qu’une subdivision d’espèce
devient espèce, ou que des changements ont lieu
dans le sens
inverse, les noms anciens des groupes subsistent,
pourvu qu’il
n’en résulte pas deux genres du même nom
dans le règne vege-
tal, deux subdivisions de genre
ou deux espèces du même nom
dans le même genre,
ou deux subdivisions du même nom dans
la même espèce.
Des noms à rejeter,
changer ou modifier.
Art. 59.
Nul n’est autorisé à changer un nom sous prétexte
qu’il est mal choisi, qu’il n’est pas agréable,
qu’un autre est meil-
leur ou plus connu,
qu’il n’est pas d’une latinité suffisamment
pure,
ou pour tout autre motif contestable ou de peu de valeur.
Art. 60.
Chacun doit se refuser à admettre un nom
dans les
cas suivants :
1º
Quand ce nom est appliqué dans le règne végétal
à un
groupe nommé antérieurement d’un nom valable.
2º
Quand il forme double emploi
dans les noms de classes ou
de genres,
ou dans les subdivisions ou espèces du même genre,
ou dans les subdivisions de la même espèce.
3º
Quand il exprime du caractère ou un attribut positivement
faux dans la totalité du groupe en question,
ou seulement dans
la majorité des éléments
qui le composent.
¹
Le 4º était
:
Quand
le nom
est formé par la combinaison de deux
langues.
»
(Voir p. 40 et 43.)
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LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS. 75
5º Quand il est contraire aux articles de la section 5.
Art. 61.
Un nom de cohorte, sous-cohorte, famille
ou sous-
famille, tribe ou sous-tribu,
doit être changé lorsqu’il est tiré
d’un genre
qu’on reconnaît ne pas faire partie du groupe en
question.
Art. 62.
Lorsqu’un sous-genre, une section
ou une sous-sec-
tion passe au même titre
dans un autre genre,
le nom doit être
changé
s’il existe déjà dans le genre
un groupe de même ordre
sous ce nom.
Lorsqu’un espèce est portée d’un genre dans un autre,
son
nom spécifique doit être changé s’il existe
déjà pour une des
espèces du genre.
De même, lorsqu’une sous-espèce,
variété ou
autre subdivision d’espèce est portée
dans une autre espèce, le
nom en doit être changé
s’il existe déjà dans l’espèce
pour une
modification du même ordre.
Art. 63.
Lorsqu’un groupe est transporté
dans un autre en y
conservant le même rang,
son nom doit être changé s’il devient
un contre-sens
ou une cause évidente d’erreur et de confusion
dans la nouvelle position qui lui est attribuée.
Art. 64.
Dans les cas prévus aux articles 60, 61, 62, 63,
le
nom à rejeter ou à changer est remplacé
par le plus ancien nom
valable existant pour le groupe
dont il s’agit, et à défaut de
nom valable ancien
un nom nouveau doit être créé.
Art. 65.
Un nom de classe, tribu ou autre groupe supérieur
au genre
peut être modifié dans sa désinence, pour être rendu
conforme
aux règles et aux usages.
Art. 66.
Un nom de genre doit substiter
tel qu’il a été fait,
à moins qu’il ne s’agisse de corriger
une erreur purement
typo-
graphique.
La desinence d’un adjectif latin de nom d’espèce
peut être
modifiée pour la fair accorder
avec le nom générique¹.
¹
L’ancien article portait
: «
Lorsqu’un nom
tiré du grec ou du latin a
été mal écrit
ou mal construit, ou qu’un nom tiré d’un nom d’homme
n’a
pas été écrit conformément à l’orthographe réelle
du nom, ou qu’une
erreur sur le genre grammatical
d’un nom a entraîné une desinence vicieuse
dans les noms d’espèces ou de modifications d’espèces,
chaque botaniste
est autorisé à rectifier le nom fautif
ou les désinences fautives, à moins
qu’il ne s’agisse
d’un nom très ancien et passé entièrement
dans l’usage
sous la forme erronée.
On doit user de cette
faculté avec réserve, parti-
culièrement
si le changement doit porter sur la première syllabe,
surtout
sur la première lettre du nom.
»
« Quand un nom a été tiré d’une langue vulgaire, il doit subsister tel
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76 LOIS AVEC LES CHANGEMENTS PROPOSÉS.
Des noms de plantes dans les langues
modernes.
Art. 67.
Les botanistes emploient dans les langues modernes
les noms scientifiques latins ou ceux qui en dérivent
immédiate-
ment, de préférence aux noms
d’une autre nature ou d’une
autre origine.
Ils évitent de se servir de ces derniers noms,
à
moins qu’ils ne soient très clairs et très usuels.
Art. 68.
Tout ami des sciences doit s’opposer à l’introduc-
tion
dans une langue moderne de noms de plantes qui n’y exis-
tent
pas, à moins qu’ils ne soient dérivés des noms botaniques
latins,
au moyen de quelque légère modification.
qu’on l’a fait, même dans le cas où l’orthographe du nom
a été mal com-
prise par l’auteur
et donne lieu à des critiques fondées.
»
Les motifs du changements sont donnés p. 4, 39, 41, 42, 43, etc.
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